La polémique sur le cupping révèle l’ambivalence des kinésithérapeutes

Par Flavio Bonnet

L’avis du conseil national de l’ordre des kinésithérapeutes rendu le 18 mars 2021 relatif à la pratique du cupping ou ventouses a fait des vagues.

Bien évidemment dans ces moments-là le mieux à faire pour prendre le pouls de la profession est d’aller sur le réseau des kinés !

Et force est de constater la fracture entre les pro et les anti-cupping.

On note qu’en 2021 le paradigme EBP, décrit dans les années 90, est toujours un peu galvaudé, mal compris ou caricaturé. Où certains pensent que l’on se sent « obligés d’appliquer sans réfléchir » où, « qu’on n’écoute pas les patients », mais passons.  

Ce que révèle cette fracture est plus profond que cela.

La vraie question que révèle cette polémique est : les kinésithérapeutes souhaitent-ils être une profession de santé ou une profession de bien être ?

On peut lire sur les réseaux : « Je le fais et ça fait du bien ».

Bien évidemment.

Mais la question qui devrait se poser est : quelle est la plus-value sur la santé des patients ?

La question : « y-a-t-il des études de qualités qui montrent l’intérêt de cette technique ? » serait quand même pertinente. Mais ce qui me fascine avant tout c’est l’intérêt porté à des adjuvants alors que l’essentiel est bien souvent occulté.

Écoute, empathie, éducation, conseils, diagnostic, prescription d’exercice sont autant d’éléments essentiels qui ont démontré leur intérêt en pratique et leur plus-value sur la santé. Ils sont malheureusement souvent occultés pour faire du passif un remède miracle.

L’utilisation des adjuvants thérapeutiques est souvent induite par le fait que l’on se sent démunis face à nos patients ne sachant pas vraiment : comment communiquer, quels conseils donner, comment faire un diagnostic, quelle est la valeur des tests cliniques et comment prescrire des exercices au bon dosage.  

Cela fait la part belle aux thérapies passives qui sont moins exigeantes du point de vue du thérapeute mais qui apportent également beaucoup moins d’effets sur la santé des patients.

Rude constat n’est-ce pas ?

L’objectif de ce blog n’est pas de blâmer qui que ce soit. Simplement de montrer que d’autres options sont possibles. A l’heure du 75ème anniversaire de la profession, la réflexion s’impose : qu’avons nous envie de devenir ?

Flavio Bonnet

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